Caricaturant la pensée du philosophe Descartes, la société occidentale a longtemps envisagé de manière binaire le corps, d’une part, et l’âme, d’autre part. Or, nombreuses sont les souffrances psychiques qui se manifestent par le corps : on parle de « somatisations » ou de « troubles fonctionnels »
LA PSYCHOLOGIE ET LE TRAUMA :
En 1923, dans Le moi et le ça, FREUD présente une conception corporelle du moi : « Le moi est d’abord et surtout un moi corporel […]. Le moi dérive de sensations corporelles, principalement de celles qui surgissent à partir de la surface du corps ». Freud parle du corps biologique et non du « corps de sensations », organe de la perception : le moi corporel est un moi imaginaire constitué de sensations corporelles et de fantasmes. Tout autre est la sensation interne, interface entre l’âme et le corps, substrat de la perception par le sujet, qui pourra devenir connaissance intime.
En 1916, Freud donne une définition – économique – du traumatisme : « Nous appelons ainsi un événement vécu qui, en l’espace de peu de temps, apporte dans la vie psychique un tel surcroît d’excitation que sa suppression ou son assimilation naturelle devient une tâche impossible, ce qui a pour effet des troubles durables dans l’utilisation de l’énergie ». De son côté, le 28 septembre 1918, lors du congrès de psychanalyse à Budapest, Ferenczi désigne le non-dit et le silence concernant l’événement choc comme principaux facteurs traumatogènes. L’expérience dramatique devient une « enclave morte-vivante » gardée au secret dans la psyché du patient
Alors que Winicott élabore avec brio le lien mère-enfant dans des conditions de promiscuité ou de séparation. Il établit encore l’importance du regard de la mère sur l’enfant et la capacité de l’enfant à s’identifier tout ou partie dans l’absence ou la présence de ce regard maternel.
Enfin, Marie-Claude Defores précise que le traumatisme se décline selon trois aspects : le sentiment continu d’exister est brisé ; l’effraction énergétique au sein de l’être ne peut être métabolisée ; le sujet vit l’imminence du danger de perdre ses repères d’humain. Si ces trois aspects sont interdépendants, le troisième est le plus important : il concerne l’identité humaine. Le traumatisme découle de « l’émergence dans la conscience d’un détournement dénié de l’éthique humaine par l’environnement vis-à-vis duquel nous sommes en dépendance
EN CONSEQUENCE :
Ainsi le sujet cherchera à tout prix une forme de fuite face au trauma auquel il est exposé. De fait, ce détournement étique de l’être qui pourrait constituer une menace générant sa déstructuration en tant qu’être le pousse à éviter les situations ou sa sécurité pourrait être mise en danger.
Le traumatisme provoque une sidération de l’être, qui l’empêche de constituer une mémoire de l’événement ou de la situation (trou de conscience), tout en laissant une empreinte inconsciente en lui .
Somatiser signifie : exprimer des tensions psychologiques ou émotionnelles à travers des symptômes physiques. La somatisation correspond donc à une conversion de stress, d’angoisse ou de conflits psychiques en manifestations corporelles.
Dans l’espace de la clinique post-traumatique, l’intrication entre les souffrances physiques et psychiques s’avère particulièrement forte. Témoignant de l’atteinte à la fois somatique et psychique de l’individu, comme dans le cas d’accidents graves, rappelons que le mot « trauma » a été emprunté à la chirurgie de guerre. Mais quand bien même le corps serait objectivement épargné, la présence d’un psycho traumatisme grève la perception du niveau subjectif de la santé physique du sujet. De nature indicible, la blessure psychique se manifeste volontiers par des expressions corporelles multiples (douleurs, conversions, somatisations, lésions psychosomatiques, etc.). Réciproquement, un trouble de stress post-traumatique chronique favorise les comportements à risque de développer certaines maladies (infectieuses, cardiovasculaires, néoplasiques, etc.). Enfin, ne négligeons pas toutes ces situations où le fait d’avoir « la mort en soi », lorsque l’on souffre d’une maladie incurable, entraîne irrémédiablement des phénomènes d’adaptation physiologiques qui génèrent des effets sur le corps en lien avec la psyché.
En ce qui concerne notre thème de recherche, l’hypothèse traumatique est souvent confirmée par l’éviction des sentiments, défense radicale contre l’angoisse et contre la douleur. Joyce McDougall affirme : « Dans les états psychosomatiques, c’est le corps qui se comporte de façon délirante, il surfonctionne ou bien il inhibe des fonctions somatiques, et cela d’une manière insensée sur le plan physiologique. Le corps est devenu fou ». Le praticien se trouve alors confronté à des patients (provisoirement) mutilés d’une partie de leur vie émotionnelle et intellectuelle : leur pensée est « opératoire » – délibidinalisée et excessivement pragmatique ; ils ne parviennent pas à nommer leur affectivité (alexithymie) ; leurs affects sont « gelés » et la représentation verbale des vécus corporels est compromise, voire impossible.
Pourquoi certains stimuli vous laissent-ils engourdi de peur tandis que d’autres éveillent des souvenirs doux-amers que vous préféreriez oublier ?
Quelles histoires cachent vos douleurs physiques et vos tensions, et comment celles-ci se tissent elles intimement dans le récit de votre vie ?
Savez-vous que nos expériences somatiques trahissent souvent des blessures émotionnelles non résolues ?
Alors comment une approche holistique peut offrir un chemin vers la guérison ?
Théorie développée par Peter Levine, cette méthode repose sur l’idée que le trauma n’est pas seulement une question de mémoire psychologique, mais une expérience qui se manifeste dans le corps et qui nécessite une approche technique pour être traitée.
Cela nous montre à quel point il est primordial de réaliser un travail profond de la conscience corporelle vers la libération émotionnelle liée à un travail sur la tension musculaire.
Car, considérer la peine, éprouver par les faits, passer par l’étape de la narration, parler au conscient, au subconscient et à l’inconscient constituent le début d’une guérison mais en aucun cas sont accomplissement total et définitif.
LA TECHNIQUE DE L’EMDR :
Explorer la complexité du trauma à travers le prisme de l’expérience somatique met en lumière un lien indissociable entre le corps et l’esprit. La compréhension que le trauma se manifeste physiquement est cruciale dans le parcours de guérison. En rétablissant la connexion entre ces deux dimensions, il est possible de créer de nouveaux chemins vers un bien-être holistique et une meilleure santé mentale.
Les thérapies par le corps sont les vecteurs qui vont vous permettent de trouver les voies pour « entrer » en vous, pour vous reconnecter, pour vous re découvrir.
Etant donné que le trauma déconnecte du corps, cette entrée en contact avec celui -ci va vous aider à relier corps, émotion et esprit avec davantage de sérénité, de compréhension et de profondeur.
Ce travail est fondamental dans la mesure ou vous allez être capables de relier votre instinct via une vigilance de vos propres mécanismes de défense et de survie.
Vous serez alors en mesure de contempler avec conscience vos mécanisme internes avec une plus grande lucidité.
Ce travail de « reliance » enforce un lien entre les réactions émotionnelles et les sensations du corps pour mieux comprendre et décrypter ses ressentis, sensations et messages d’alarmes véhiculés par le corps et le système nerveux.
L’ EMDR est un accompagnement du trauma très complet en ce sens que cet outil permet l’intégration d’un suivi à la fois psychologique et somatique en aidant les liens de causalités qui ont bloqué (ou stockés), dans le corps à bouger !
Le corps est une grande cartographie émotionnelle et répertorie comme une immense librairie les émotions et chocs émotionnels.
Savez-vous que les chocs, suite à des accidents, peuvent prendre jusqu’à 6 mois pour être évacués ou simplement libérés par le corps humain ? En effet, selon de récentes recherches réalisées par des scientifiques Canadiens, il paraîtrait que le corps puisse libérer des couches profondes du traumatisme sur de longs délais.
J’en suis la preuve vivante, suite à mon accident de voiture survenu il y a 6 mois j’ai réalisé le mois suivant mon accident en allant chez l’ostéopathe qui n’a pourtant alors effectué aucune manœuvre mécanique mais simplement des mouvements pour libérer mes fascias, que les jours suivants des bleus remontaient à la surface de la chaire à des endroits où je n’avais même pas conscience que des chocs puissent avoir eu lieu !
Les messages libérés par mon corps ont alors pris différentes formes durant 6 mois, me faisant comprendre à quel point mon instrument de travail et de ressenti au monde devait être ma première priorité. C’est en ayant une écoute pointue et une grande expertise du mouvement et de son impact sur le corps, les émotions et la circulation de l’énergie qu’il m’a été donné l’occasion d’évacuer le trop-plein de 2025 !!
A PROPOS DES MANIFESTATIONS PHYSIQUES DU TRAUMA …
VOICI LES 4 GROUPES DE TROUBLES SOMATOFORMES :
Les troubles anxieux liés à la maladie anciennement appelés hypocondrie. « La personne est excessivement préoccupée et inquiète de la possibilité de contracter une maladie grave, à tel point qu’elle en développe les symptômes ».
- Les troubles à symptomatologie neurologique fonctionnelle, autrefois appelés troubles de conversion. Les symptômes physiques ressemblent à ceux d’un trouble du système nerveux.
- Les facteurs psychologiques affectant d’autres affections médicales diagnostiquées lorsque l’attitude ou les comportements d’une personne amplifient une maladie physique dont il souffre déjà.
- Les troubles factices imposés à soi-même ou à autrui, lorsque le patient se persuade et prétend que lui-même ou quelqu’un d’autre a des symptômes, sans raison apparente. Le sujet qui en souffre éprouve le besoin de simuler une maladie en s’en imposant les symptômes, ce qui peut aller jusqu’à endommager son propre corps en y provoquant délibérément des lésions réelles.
VOICI UNE LISTE NON EXHAUSTIVE DES SYMPTOMES PHYSIQUES LIES AU TRAUMA :
- Le choix créé par la sidération est l’arrêt même de la pensée, la paralysie de la capacité de penser.
Elle est un des tout premiers signes du trauma… - Parole bloquée, le silence le repli sur soi,
- Mots de tête,
- Fatigue chronique,
- Problèmes digestifs,
- La parole dysphorique, abondante, répétitive,
- Le silence brutal quasiment létal,
- L’hyperactivité,
- L’apathie,
- L’hyper consommation,
- L’hyper mouvement,
- L’Hypersensitivité,
- L’Hyper sensibilité,
- La froideur insensible apparente pour ne pas « souffrir encore »,
- L’Hypersomnie,
- L’insomnie …
Quand le langage ne suffit plus, il devient indispensable de faire le chemin intérieur du retour vers le corps. Et si le corps devenait le théâtre de la mémoire de nos corps ?
Là où le langage est en « échec, ou notre verbalisation n’a plus de prise ni d’impact car nous tournons en rond à force de verbaliser une part consciente des maux/ mots, il semble indispensable de centrer alors son attention sur les manifestations du corps qui tentent de nous dire quelque chose ! »
C’est ainsi que les douleurs inexpliquées, tensions chroniques, troubles somatiques, toutes ces manifestations inconscientes sont là, existent pour nous ramener au corps, à ce qui se joue en nous. Le corps n’est pas un ennemi qui « ne fait pas ce que l’on veut » bien qu’on ne sache pas toujours s’en occuper, lui parler ni le comprendre correctement.
Le corps est un allié, c’est lui qui me porte chaque jour, c’est lui qui me fait sentir, ressentir, qui m’accompagne pour exprimer, analyser, créer, marcher, cuisiner, embrasser, râler, danser, fredonner … C’est cette mécanique incroyable et si complexe qui se met en branle pour faire de nous bien plus que de simples machines ou automates.
Savez vous que des études scientifiques récentes ont prouvé qu’en parlant positivement à son corps les symptômes physiques diminuaient de 50 % en moins de 3 semaines !
Cela atteste scientifiquement que la qualité de langage que j’emploie et l’impact de sa vibration ont une incidence sur mon corps même si cela m’échappe ou si je n’en suis pas conscient à 100 % au quotidien.
D’ailleurs, Freud n’a t -il pas écrit au sujet du trauma : « Là où le souvenir a été refoulé, le corps prend la parole ».
VOICI LES 3 ETAPES CLES DU PROCESSUS DE SOMATISATION DANS LE MECANISME PSYCHQUE :
- Inconscience du processus : Le sujet ne perçoit pas le lien entre ses symptômes physiques et son état psychologique.
- Échec des stratégies d’adaptation : La somatisation survient souvent lorsque les mécanismes de défense primaires (humour, intellectualisation) ou le coping échouent à gérer le stress chronique.
- Risque de chronicisation : Si le conflit persiste, les symptômes peuvent s’ancrer durablement, conduisant à des troubles somatoformes.
Au cours d’une thérapie analytique on se rendra compte bien souvent que le corps prend la parole de manière autonome avant même que le mental ait saisi l’ensemble de la situation pour l’analyser. Cela ne veut pas dire que « je n’ai pas de contrôle sur mon corps ». Cela signifie que « mon corps me parle et que je dois affiner mes capteurs de perceptions pour mieux comprendre ces symptômes ». Ces derniers deviennent des aides à la compréhension.
Je crois que nous sommes malheureusement tant passé dans une ère de contrôle sur tous les aspects de notre vie que nous ne savons même plus comprendre et aider correctement nos corps.
Si le langage est une peau je peux décider de revêtir la peau qui me convient, je peux la choisir, la chérir et l’entretenir. Cette peau je peux la faire évoluer, la transformer, la customiser. Cet épiderme qui révèle mon niveau de langage, mon éducation indique à mes auditeurs quel est mon degré de pensée, par quelles strates du logos je peux prendre la parole, m’identifier, jouer et bifurquer. Si le langage révèle davantage sur moi que je ne le veux c’est que ma voix, ma posture, mon regard sont eux aussi des outils du langage. Des outils non verbaux. Ils traduisent, trahissent et révèlent mon état intérieur, ils disent ce qui se meut sous ma peau.
Si la mémoire du choc me programme en un sens, cela signifie qu’en étant purement conscient je suis capable de mettre en place un langage de guérison avec mon corps, avec l’être avec qui je suis profondément, sensitivement, émotionnellement.
QUEL EST LE BUT DE CETTE DEMARCHE ? :
- Prise de conscience corporelle : S’asseoir confortablement et fermer les yeux. Prendre un moment pour porter attention à la respiration et observer les sensations corporelles.
- Libération des tensions : Identifier des zones spécifiques de tension dans le corps et tenter de les relâcher progressivement en expirant profondément.
- Écriture somatique : Écrire sur son vécu en se concentrant sur les sensations physiques éprouvées lors de l’événement traumatique.
- Pleine conscience et méditation : Pratiquer des exercices de méditation pour aider à ancrer son corps dans le moment présent et éloigner les pensées intrusives.
Aider le corps à se frayer un sentier de repères comme un GPS qui baliserait une route pédestre afin de retrouver avec facilité le chemin connu vers une sécurité intérieure.
La mémoire du corps n’est pas un concept flou ou ésotérique. Nombreux sont les psychothérapeutes qui en affirment la réalité clinique, quotidienne.
Nombreux sont les patients pour qui cette mémoire devient un labyrinthe incompréhensible ou insolvable parce qu’ils sont déconnectés de leurs liens à leurs corps. Cette réalité de la mémoire engrammée dans le corps est là pour nous rappeler que le psychisme ne se réduit pas au langage, (même s’il en a besoin pour se déployer).
Je vous parle de ce lien profond à soi. Celui où l’on prend le corps au sérieux, non comme un problème à résoudre, mais comme un message à entendre.
Enfin, j’aimerais attirer votre attention sur un indicateur que l’on observe fréquemment. Je souhaite vous sensibiliser sur l’injonction à la « guérison rapide » de la société. En outre, elle accepte davantage la prise de parole que par le passé mais qui n’accepte pas qu’une fois qu’on vous ait bien écouté, que quelqu’un aille pas mieux. Car, le discours ambiant se lasse. Pourtant des études scientifiques démontrent qu’à histoires et vécus similaires deux individus n’ont pas les mêmes capacités de résilience. Cela nous prouve donc que nous devons faire preuve d’ouverture, de patience, de mansuétude et de compréhension les uns envers les autres.
VOICI UNE SUGGESTION DE PRATIQUES POUR FLUIDIFIER LES ENERGIES ET LIBERER LES TENSIONS DU CORPS :
Yin Yoga : libère les informations stockées dans le corps muscles, articulations, fascias et tissus conjonctifs, nerf vague.
Qi Gong : fait circuler l’énergie et vous relie au souffle.
Restorative Yoga : Régénère le système nerveux et restaure l’énergie, par des postures statiques.
Méditation : Ancrage, lucidité, distanciation des pensées.
POURQUOI EXPERIMENTER CES PRATIQUES ?
Tout simplement pour aider votre corps à se libérer des tensions stockées tout en l’aidant à accéder à une récupération positive !
Pas besoin d’être un yogi expérimenté je dirai qu’il s’agit davantage de s’orienter vers des pratiques qui facilitent l’ouverture du corps comme un jeu et avec curiosité. Cela permet de renforcer la confiance en soi tout en découvrant de nouvelles choses sur soi.
Si vous recherchez un accompagnement pour vous lancer dans ces pratiques pas à pas en comprenant le fonctionnement de votre système nerveux j’ai lancé le programme en ligne « Se Relier à soi » pour vous guider pas à pas vers une autonomie de vos pratiques bien-être.
Un accompagnement privé illimité de coaching bien être Rise up est également disponible sur 10 mois ici ! Pour créer votre routine, comprendre vos blocages et enfin acter ces petits gestes du quotidien qui changeront tout !
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